samedi 31 décembre 2011

En 2011, j'ai osé être moi

On dirait que cette année est passée à la vitesse de l'éclair, pourtant elle a été riche de découvertes, de rencontres, d'aventures. C'est l'année où j'ai osé.

J'ai osé dire stop à des gens qui me pompaient, j'ai osé dire non quand les choses me gonflaient. J'ai arrêté de me forcer "parce qu'il faut". J'ai osé être un peu plus moi, un peu moins ce que les autres projetaient sur moi. Mais j'ai aussi osé me dévoiler un peu plus aux autres, dire tout le bien que j'en pense, tout le bien qu'ils m'apportent. Je me suis un peu apprivoisée et je suis un peu moins sauvage.


J'ai osé en profiter. J'ai osé m'émerveiller. J'ai osé rire. J'ai osé rêver.

J'ai osé faire ma princesse, j'ai osé chanter quand je n'étais pas seule, j'ai osé être une petite fille quand j'en avais envie, et être une vieille dame aussi. J'ai osé sautiller de joie, crier d'émerveillement, chanter de bonheur. J'ai osé être vivante.

J'ai osé me faire la frange d'Anne Hataway et j'ai osé mettre du rouge à lèvres très rouge. J'ai osé prendre soin de moi.

J'ai osé ouvrir un blog et je me suis permise d'écrire parce que ça commençait à me démanger.Et j'ai osé sauter le pas et rencontrer des blogueuses alors que j'ai une peur bleue de parler à des inconnus.

Crédit image CarnetO
J'ai osé partir en Inde et au Népal, sans trop savoir où j'allais mais acceptant l'inconnu, moi qui ai toujours été très peureuse et qui faisais des crises terribles, enfant, parce que le planning changeait à la dernière minute. Et j'ai adoré ça.

J'ai aussi osé refuser qu'on me traite mal en me faisant croire que c'était normal pour un stage duquel je suis partie au bout de 5 jours. Maintenant, même si je ne sais pas trop ce que je veux quand je serai grande, je sais ce que je refuse, et je refuse de ne pas être alignée et en cohérence avec qui je suis au plus profond de moi.

J'ai osé exiger des comptes à mes profs, puis quand j'ai véritablement compris qu'ils ne m'apportaient rien, j'ai osé me nourrir des bons préceptes de Tim Ferris et d'autres types chouettes sous leur nez parce que j'ai refusé de perdre mon temps.


En 2011, j'ai osé être moi.


2012 s'annonce plutôt bien : je vais faire une formidable formation de développement personnel sur le féminin. Je vais peut-être partir étudier au bout du monde et j'en trépigne d'impatience. Je vais continuer le club de lecture que j'ai intégré le mois dernier, et j'ai de nombreux livres qui n'attendent qu'à être dévorés. Je vais voir peut-être un peu plus souvent mes amis, parce qu'ils sont pratiquement tous sur Paris maintenant. J'espère continuer à faire de très belles rencontres, de très beaux voyages, de superbes découvertes en tout genre. Je vais me remettre au dessin et à la peinture, parce qu'hier j'ai osé aller m'acheter tout ce qu'il fallait au BHV. Je vais continuer à noircir mon carnet, je vais continuer à écrire pour le webzine So Busy Girls et écrire pour le magazine PArceQue, j'espère plus d'une fois. J'espère écrire aussi ailleurs, autrement, on verra.


Le champ des possibles est ouvert, j'ose attendre de 2012 que ça soit une année merveilleuse, parce que j'en ai envie. Et vous, qu'est-ce que vous avez osé cette année ?

Source images : Weheartit
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vendredi 30 décembre 2011

"Tu pèses une tonne salope ! "

Non, ce n'est pas ce que m'a dit mon Prince quand je lui ai sauté dans les bras à la sortie du train à mon retour de vacances de noël en famille. Ce n'est pas digne d'un prince ! C'est LA phrase que je n'avais encore jamais entendue dans Le Père Noël est une Ordure ! Je l'ai revu le 24 décembre pour la énième fois (je vous racontais ici que c'est une tradition familiale incontournable), et dans cette scène hilarante où Madame Musquin est encore coincée dans l’ascenseur et qu'elle a envie "Bah de faire la grosse commission, voilà", comme nous dit Thérèse, et bien lorsque Josette arrive en trombe dans le hall d'entrer, on entend Pierre, en voix off, dire "Tu pèses une tonne salope" à cette satanée Madame Musquin qui s'accroche à lui et exige qu'il la sorte de là alors qu'il a "les lombaires fragiles". Rien que de repenser à cette scène, cela me rappelle toutes les autres et je suis morte de rire en écrivant cet article.

Que mon cerveau n'ait jamais imprimé cette phrase est certes anodin. Mais ce qui me plait dans cette affaire, c'est la preuve, encore une fois, qu'une œuvre, qu'elle soit musicale, visuelle, cinématographique ou littéraire, on n'a jamais fini de la découvrir. Les gens s'étonnent souvent que je lise de nombreuses fois un même livre qui m'a beaucoup touchée ou revoie un film que je connais par cœur : c'est parce que je sais que j'y découvrirai encore des trésors cachés (ma copine Cha a regardé quotidiennement, pendant un an, Titanic et Romeo&Juliet, je ne suis pas si fanatique).
Je me suis mise à lire Proust juste après mon bac, et voilà 4 ans et demi que je n'ai lu que les deux premiers tomes sur Swann, et la moitié de A l'ombre des Jeunes filles en fleur, tout simplement parce que je les ai lu et relus plusieurs fois : chaque fois, je découvre de nouvelles choses, des phrases qui m'avaient parues anodines la première fois prennent tout leur sens à la 2ème, 3ème, 4ème lecture. Des images se forment et enrichissent celles que j'avais créées les fois précédentes. Entre chaque lecture je grandis, et donc ma perception s'affine, se précise, mon attention se porte sur des choses différentes qui ne m'avaient pas forcément alertée jusque là. C'est le cas par exemple aussi de Anne, la Maison aux Pignons verts, qui est une saga en 10 tomes (une blogueuse en parle ici) que j'ai commencée à 11 ans lorsque j'ai été clouée au lit pendant plusieurs semaines à cause d'une grave pneumonie, et que j'ai recommencée plusieurs fois pendant maintenant 11 ans.
Chaque fois, c'est un retour en enfance mais aussi une belle découverte. Je n'ai jamais lu la série en entier, mais chaque fois j'en lis un peu plus et je m'émerveille du pouvoir de métempsychose des lignes que j'ai déjà parcourues six ou dix fois.
Lorsque je sens que je ne veux pas grandir, que j'en ai assez de ma vie de presque-adulte, de mes études, ma mère me dit "Et bien, relis Anne, ça ira mieux". Et en effet, ça va mieux.
Je ne suis pas particulièrement impatiente de connaître la suite, qu'il s'agisse de Proust ou d'Anne, mais de beaucoup d'autres livres, de certains films dont je n'ai jamais vu la suite (Je suis une grande fan du Parrain, j'en connais des répliques par cœur, mais je n'ai jamais vu le troisième volet de la trilogie. Est-ce une hérésie ?) Au contraire, j'aime l'idée que je laisse à la Blanche-de-plus-tard la joie de découvrir la suite, même si pour moi, si je lis la dernière page d'une série de romans, ça ne sera jamais vraiment fini, puisque je pourrai toujours recommencer et découvrir encore et toujours des choses qui m'avaient échappées : la preuve avec Le Père Noël est une Ordure.Il en va de même pour des peintures, que je découvre et redécouvre selon mes sentiments et ma vie intérieure...

Je connais certains morceaux de livres tellement bien qu'ils font partie de moi. Je peux ouvrir Un Amour de Swann à n'importe quelle page, je sais où en est l'histoire, ce qu'il va se passer, je sens que je reconnaitrai instantanément la tournure de la phrase qui va suivre celle que mes yeux parcourent avec ferveur. Et pourtant, j'aime retrouver cela. Je trouve qu'il y a une sorte de magie, de connivence intime avec le livre qui me rassure beaucoup (c'est un peu plus délicat pour un film), c'est également le cs avec certains morceaux de musique. J'ai beau plutôt bien connaitre les Nocturnes de Chopin, il m'est arrivé récemment de découvrir une deuxième petite phrase dans un des morceaux, qui est cachée par la voix principale, et qui pourtant donne tout son sens au morceau. Et ce n'est pas uniquement le cas de la musique classique : j'ai fait une découverte similaire dans une chanson de Vincent Delherm...

Et vous, qu'en pensez-vous ? Est-ce que vous relisez vos livres, faites-vous des découvertes à chaque fois ou au contraire, quand un livre est terminé, vous sentez que vous le possédez entièrement ? Et pour la musique, et pour les films ?

Source images : weheartit

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samedi 24 décembre 2011

Les choses sans lesquelles Noël ne serait pas vraiment Noël


Chez moi, on n’a jamais été très portés sur les traditions des fêtes, que ça soit Noël, le nouvel an, les anniversaires, la galette des rois… Bref, on les fête, mais un peu à notre façon. Nous avons créé, au fil des ans, notre propre tradition familiale et aujourd’hui, hors de question pour moi qu’on y déroge d’un iota !
Déjà, Noël se passe en famille réduite, avec ma mère, mes deux sœurs et mon frère, dans notre maison dans le sud. Noël à la mer, c’est bien mieux que partout ailleurs, croyez-moi. Tous les ans, ça se passe toujours de la même façon, quoi que nous fassions. On se dit : « Cette année, on fait uniquement des cadeaux symboliques, on ne se ruine pas… de toute façon on déteste Noël n’est-ce pas ? » On se le dit parce qu’on espère être crédibles, on veut enfin faire un Noël raisonné, pourtant on retombe toujours dans nos travers. Parce qu’évidemment, on adore acheter des cadeaux aux autres, mais jamais que de l’utile et de l’agréable, pas de kchouches (c’est notre mot à nous pour dire « babioles inutiles »). On fait des intrigues entre nous, on spécule, enfin, tout ça vous le vivez sans doute aussi.
On tente vainement de résister à la tentation du sapin :
« On n’est que 15 jours dans la maison, à quoi bon acheter un sapin ? »
Mais 3 jours avant, on craque : on va à la recherche d’un bout de sapin qu’on décore de rubans en satin colorés et de roses en papier de soie que l’on fabrique tous ensemble. On ressort les guirlandes lumineuses d’il-y-a 10 ans, et parfois on met des oranges. On adore.
Rien de bien particulier vous pensez ? Et bien laissez-moi continuer… Noël ne serait pas Noël chez nous si, pour le réveillon, on ne faisait pas mijoter toute la journée une sauce tomate du tonnerre, pour accompagner nos spaghettis et nos escalopes panées maison. Oui, notre dinde à nous , c’est du poulet ! C’est un de nos plats préférés, qu’on ne fait presque jamais parce que, bon, ça n’est pas extra pour la ligne quand même. On adore aussi le foie gras (tous les ans, ma mère : « oh, les enfants, on ne va pas acheter du foie gras quand même ! » et ma petite sœur de nous supplier presque, les larmes aux yeux, disant qu’elle se passerait de cadeaux mais pas de ça. Et évidemment qu’on en achète, parce qu’on adore). Et  ça ne serait pas entièrement Noël si ma petite sœur n’en mangeait pas des morceaux entiers, avec les doigts, sans pain ni confiture, et nous tanne pour qu’on lui en laisse pour son petit déjeuner du lendemain. Et que mon frère et elle ne finissent la bouteille de champ un peu pompettes et ne nous fassent des sketchs à mourir de rire.
Et pas de Noël sans ‘Le Père Noël est une Ordure’, ça, impossible. On a beau connaître les répliques et les intonations de voix par cœur, on adore. Le copain de ma petite sœur de l’époque était venu chez nous et, lorsqu’on a dégainé notre film culte, il a filé sans demander son reste… on doit être un peu fous. D’ailleurs, cet été, ma sœur s’est par hasard retrouvée à être « Très calme, Thérèse ».
Et le petit déj de Noël ? Parlons-en, justement. Evidemment, le Père Noël passe la nuit chez nous, et on découvre tous, comme lorsqu’on avait 6 ans, le sapin entouré de paquets ! Et Noël ne serait pas Noël si on ne mangeait pas ces énormes brioches sucrées que je file acheter dès mon saut du lit, et si on n’avait pas chacune des filles un ensemble de sous-vêtements, qu’on essaye par dessus nos pyjamas. C’est une tradition, mon pauvre frère ne doit jamais savoir où se mettre dans ces moments ! Et le petit déj s’éternise 2-3h de plus (ma sœur se goinfrant de foie gras, évidemment). Puis on va se promener sur le sable, parce qu’aller à la plage le jour de Noël, c’est tout juste magique, emmitouflés dans nos manteaux, ravis d’être tous ensemble une année de plus.

Et bien entendu, ça ne serait pas un vrai Noël si ma grande sœur ne prenait pas 10 000 photos d’absolument tout ce qu’on fait, ne prenait pas note de toutes les choses hilarantes qu’on se dit à longueur de journée, parce qu’après, elle nous fait un superbe livre de Noël, avec tous les moments drôles, dont on se souvient dès qu’on l’ouvre et qui nous font chaque fois hurler de rire, chaque fois nous souvenir de ce super Noël en famille.

Et vous, quelles sont les choses qui font que Noël ne serait pas Noël sans elles ?

Source images : Personnelles, Weheartit.


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lundi 19 décembre 2011

Un peu de repos pour une blanchette fatiguée

Mon très cher petit blog des considérations quotidiennes,

Je ne t'oublie pas, je ne te fais pas la tête, bien au contraire. J'ai très envie de te chouchouter mais je n'ai pas le temps que j'aimerais pour cela en ce moment.  Des articles sont tout prêts dans mon carnet, mais je veux bien faire les choses et je suis si fatiguée moralement et physiquement en ce moment que je n'ai qu'une envie en rentrant, c'est de me coucher. Et pendant les moments de repos, j'ai bien envie d'un livre et d'une tasse de thé. Mon hibernation est passagère, j'aime toujours aller lire les blog des copinautes mais c'est tout (demain, je reviendrai peut-être en force avec un article, qui sait). J'ai envie de profiter de chaque instant de beauté, pour me ressourcer.

Ne m'en veux donc pas, je prends quelques vacances de toi pour revenir en pleine forme et au plus vite ! Peut-être avant si tu es gentil avec moi ! (D'ailleurs, j'ai promis un article au So Busy Mag et un autre à Fashionjurnaliste, et je dois me rattraper sur le jeu d'Olivia, "Des mots une histoire" pour que l'on en sache un peu plus sur Fleur et Pierre ! Alors peut-être viendrai-je quand même bientôt te nourrir).

Merci d'être compréhensif et indulgent mon cher petit blog !

Source images : Weheartit
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vendredi 16 décembre 2011

Résultats du concours ParceQue !

Le concours ParceQue est terminé !
Merci à ceux qui ont participé, j'espère que la découverte de ce chouette magazine vous a plu !

Tout de suite les résultats : tirés par la main innocente de mon Prince, voici en images les gagnantes ! Je rappelle les lots :

- 1er prix = un calendrier 2012 + un numéro ParceQue
- 2ème et 3ème prix = un numéro ParceQue



Voilà la main innocente :







Le 3ème prix :
Et le 2ème prix :

Et enfin, le PREMIER PRIX :



Bravo à vous les filles, et merci à l'équipe de ParceQue d'avoir proposé ce concours !
Si le calendrier vous intéresse, il est toujours temps de commander le vôtre ici !

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mercredi 14 décembre 2011

Les carnets et moi ...

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J'ai toujours vu ma maman avec des carnets. Elle a toujours fait des diaries de nos voyages, et de la vie quotidienne, comme ici. Aujourd'hui, comme certains avec les albums photos, on s'y plonge pour se remémorer des bouts de notre vie, de nos enfances, et les choses qu'elle y a amoureusement collées, décrites ou illustrées sont comme des passerelles vers le souvenir : elles sont "Comme après la métempsychose les pensées d'une existence antérieure".
Alors, très petite, j'ai aussi fait comme elle des carnets de vacances, j'ai tenu des journaux. J'adorais récupérer un tas de choses pour les y coller, et j'avais une boite d'aquarelle que mon père m'avait donnée, à laquelle je tenais beaucoup (et que mon ex m'a prise et n'a jamais voulu me rendre, le salaud !) J'aimais la sensation du papier qui se gondolait sous mon pinceau, les couleurs qui se mélangeaient pour faire de ma page un arc-en-ciel chatoyant et unique au monde.  
Lien vers ce blog
Je sais vaguement où sont ces carnets. Je pourrais les avoir partout où je vis, comme fait ma mère qui, s'il y avait un naufrage, emporterait sa cassette de carnets avant tout. Mais pourtant, je préfère les laisser vagabonder à leur guise d'un caron à l'autre. Ainsi, chaque fois que je retourne dans notre maison, j'adore farfouiller dans mes trésors d'enfant, parce qu'au détour d'un carton, il est bien possible que je tombe nez à nez avec un de ces carnets précieux, et qu'à chaque page tournée, une vague de souvenirs déferle littéralement sur moi. Chaque page me transporte au moment où je l'ai noircie de mots, colorée de dessins ou illustrée de collages.

Le carnet le plus douloureux est uniquement composé de mots. C'est celui que je tenais lorsque, en 5ème, j'étais en pension. J'y étais très malheureuse et je consignais là mes chagrins et ma tristesse, les choses que je vivais. En même temps, j'aimais cette période car ma mère m'envoyait chaque semaine des lettres merveilleuses, où elle nous dessinait et peignait, notre famille, notre vie. C'était magique ! J'en ai perdu quelques unes, mais j'ai les autres, qui me sont très précieuses.

Et après cela, plus rien. Je n'ai plus tenu de carnet de vacances, je ne sais pas pourquoi. L'adolescence est arrivée avec son fardeau de méchancetés, et je me disais que malgré tous les cours de dessin, de poterie ou mes tentatives de réécrire une série du Club des Cinq à 10 ans (oui, dès que j'ai appris à lire, j'ai rêvé d'être écrivain) m'amenaient uniquement à me dire "en fait, je n'ai aucun talent".

J'ai quand même toujours conservé des carnets vierges chez moi, dans mes sacs à main, "au cas où", mais ils restaient obstinément fermés. Les pages que j'écrivais pour me soulager, je les déchirais immédiatement après, car elles n'étaient qu'un défouloir.
Ce besoin d'écrire a tout de même repointé son nez il y a presque un an maintenant, mais je ne voulais pas écrire de façon à devoir relire mes sentiments, mon "vrai moi". Alors j'ai ouvert ce blog. Jusqu'à mon billet sur ma "peur panique d'écrire", impossible de consigner un seul mot sur du papier : je ne m'abreuvais que des mots des autres. Mais en réalité, ce billet a été un vrai déclic. J'ai commencé à écrire mes articles dans mon carnet, puis pour moi, et j'ai aussi commencé à jouer à "Des mots, une histoire" d'Olivia : cela m'a prise un matin et depuis je ne m'arrête plus. Je libère enfin les mots qui, avant, étaient désespérément prisonniers de mon esprit.
Et le plus important, c'est que j'ose me relire, et ça c'est le plus grand pas pour moi.
A noël, j'ai besoin d'un nouveau carnet, et que vais-je faire pendant mes quelques jours de vacances dans la maison de famille ? Farfouiller dans mes souvenirs d'enfance et qui sait, je retrouverai peut-être un de ces carnets, qui renferment mes mondes !

Ce texte est ma participation au concours de Fleurdementhe ici.

Source images : Caroleperle, Weheartit, Petitpan
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jeudi 8 décembre 2011

Des mots, une histoire : petit exercice d'écriture 4



Les mots imposés pour l’édition 49 du jeu Des mots, une histoire sont : tulipe – éléphant – calendrier – hiberner – panser – cachemire – romantique – réceptacle – malmener – féerie – sapin – possession – voyage – fondre – larme – esclavagisme – éphémère – lumineux – relèvement – santon – silence – chanter – frimas – métro


Le cœur de Fleur se mit à battre la chamade. Elle ferma les yeux, brisant en un instant le lien ténu que leurs regards avaient tissé. Elle prit une profonde inspiration, offrant à son corps, devenu réceptacle, l’air marin dont la fraîcheur annonçait l’arrivée prochaine des frimas. Était-ce pour calmer l’affolement qui l’avait saisie si brusquement et qui faisait maintenant battre son cœur si fort ? Sans doute. Mais plus certainement, c’était pour savourer un peu plus longtemps l’écho délicieux de ces mots, de tout ce qu’ils pouvaient renfermer de magie et d’espoir. Le silence se fit entre eux, seul le bruit des vagues et de leurs respirations leur parvenait. La voix reprit, profonde et vibrante cette fois :
« Pardonnez-moi, je… » Elle murmura immédiatement « Chut, ne dites rien. Vous avez raison. C’est vous que je cherchais. Je le sens. »
C’était l’instant le plus fou et le plus romantique de sa vie. Le bien-être qu’elle ressentait en la présence de cet inconnu serait-il éphémère ? Elle espérait que non, car elle savait qu’à l’instant même où elle redescendrait sur terre, son démon intérieur la malmènerait et elle regretterait d’avoir dit des choses si niaises. Peu importe. C’est ce qu’elle ressentait maintenant, et elle laisserait à la Fleur du futur se charger de sa conscience. Pour l’instant, elle voulait vivre ce moment si incroyable de tout son être, sans se poser de questions.

Alors elle ouvrit les yeux et le vit, toujours là, à quelques pas d’elle. Son regard était franc et brillant, brûlant d’expectative. Qu’allait-elle faire ou dire ? Il semblait au supplice, alors elle lui offrit un sourire bienveillant. Le visage de l’homme se détendit instantanément. Soudain, une vague plus violente, accompagnée d’une bourrasque, leur éclaboussa les pieds et ils furent si surpris qu’ils bondirent de côté, et éclatèrent de rire de concert. Le charme n’était pas rompu, au contraire : une douce complicité venait de s’établir entre eux. La solennité du moment s’était pourtant évanouie, et ils purent parler plus naturellement.
« Je suis Fleur, annonça-t-elle.
- Quel joli prénom ! Il vous va très bien, on doit souvent vous le dire.
- Merci, dit-elle en rougissant, avant d’ajouter précipitamment : et vous ?
- Le mien va vous paraître bien banal : je m’appelle Pierre.
- Comme mon grand-père ! S’exclama-t-elle en resserrant la ceinture de son manteau.
- Merci bien ! dit-il en feignant le mécontentement, les poings sur les hanches et le coin des lèvres relevé en un rictus malicieux.
- Mais non enfin, répondit-elle en riant sincèrement. Je l’aimais beaucoup et ce prénom me rappelle toujours de bons souvenirs.
- Alors tant mieux, fit-il avec un mélange de soulagement et de franche camaraderie. J’aurais changé de prénom s’il vous rappelait quelque chose de malheureux. »

Ces quelques mots avaient suffi à la remettre d’aplomb et à panser la blessure qu’elle avait rouverte en pensant à sa mère. Ils se promenèrent longtemps, parlant de mille choses. Il était ornithologue (« quelle drôle d’idée ! » s’était-elle exclamée), et se préparait à un voyage au Cachemire où, à dos d’éléphant, il étudierait les oiseaux pendant plusieurs semaines. Elle lui raconta qu’elle passait noël ici seule depuis quelques années : c’était un cadeau précieux qu’elle s’offrait : un peu de douceur et de paix, loin des métros parisiens, des boutiques à outrance, du surplus de population. Elle aimait les traditions locales : les santons de Provence, la féérie qui régnait sur le bord de mer et dans le village, la forêt où les villageois décoraient les sapins et se réunissaient pour chanter des cantiques. On lui avait raconté que certaines nuits, des tulipes d’hiver naissaient pour écouter ces chants, mais c’était une légende. Elle rit de la naïveté qu’elle avait eue d’y croire (« Mais pourquoi ne pas croire en la magie ? La vie peut nous réserver de belles surprises » avait-il prophétisé).
Ses yeux étaient éclairés du plaisir d’être avec lui, lumineux, et une petite larme brillait au coin de chaque œil à cause du froid et du vent, et peut-être aussi de l'excitation. Il buvait les paroles de cette jeune femme en fleur. Le regard fasciné, presque énamouré de Pierre la faisait fondre. Avec lui, elle sentait qu’elle pourrait être libre et légère, et ne plus être dans une relation de possession violente, de quasi esclavagisme qu’elle avait eue avec Lucas. Deviendrait-ils amis ?

Il visualisa mentalement son calendrier et lui dit fiévreusement :
« Fleur, je pars en Inde dans 12 jours. D’ici-là, je veux passer chaque minute avec vous. Enfin, se reprit-il aussitôt, je veux dire, chaque minute que vous voudrez bien m’accorder pendant votre retraite solitaire. »

Toute l’excitation de la nouveauté lui étreignit le cœur. Elle aurait voulu lui prendre les mains et lui répondre : « Oui, ne perdons pas un instant. » Mais la sensation qu'elle rendrait la situation plus mièvre encore l'arrêta, et elle lui dit d'un air espiègle et taquin : « Vous n'avez pas froid aux yeux monsieur l'ornithologue. Croyez-vous vraiment que j'en aie envie ? ». Elle lui lança un  clin d'oeil espiègle avant de tourner les talons.


PS : si vous avez raté les trois épisodes précédents, retrouvez-les ici : 1er épisode, 2ème épisode et 3ème épisode.  Vous comprendrez : tout est lié !

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Une expo-vente à ne pas louper pour les fêtes !

L'Africaine, 40x40, 160€
Vous en avez marre des magasins bondés pendant ces périodes de fêtes, et vous n’avez pas d’idées de cadeaux de noël alors que c’est déjà dans deux semaines ? J’ai une sortie à vous proposer, qui vous ravira l’œil et vous aidera peut-être à trouver de jolis cadeaux, différents de tous ces objets vus et revus, qu’on utilise une fois et qu’on oublie dans un coin.

J’avais dit dans un portrait chinois que si j’étais un tableau, je souhaiterais être une toile de Legilles, un homme hors du commun, qui s’exprime à travers divers arts : le théâtre, le conte, le clown, et surtout la peinture. Il est nourri par des maîtres comme Turner, Monet, Bonnard et Redon, ainsi que par des artistes plus contemporains comme Joan Mitchell, Rothko, Zao Wou Ki, entre autres. Cet artiste autodidacte, à travers ses coups de pinceaux qui nous rappellent l’expressionnisme, nous ouvre les portes du rêve et de l’imaginaire avec ses toiles envoutantes. Elles sont accessibles aux moins éclairés d’entre nous en matière de peinture : il faut juste écouter ce que l’on ressent lorsqu’on est devant.


Automnale, 80x100, 300€
Pour moi, Legilles est un magicien de la couleur, un « peintre d’ondes et de braises ». Tantôt chaudes ou froides, les couleurs semblent éclairer le tableau de l’intérieur, la luminosité qui se dégage est troublante. Il s’inspire parfois de photos qu’il prend au gré de ses balades afin de retraduire, comme il le dit, sa « quête faite de couleurs, de lumières et d’espaces. »

Il se dégage de ses toiles une énergie puissante et magique, nos yeux sont ravis et notre esprit s’envole immédiatement dans le monde du rêve, des émotions et du ressenti profond. Ses toiles n’ont pas de « sens défini » comme on le voit habituellement, au contraire. Lorsque nous allons chez lui, si une toile me parle plus dans un sens que dans l’autre, il la tourne tout simplement ! J’ai appris qu’il fait ça régulièrement d’ailleurs, pour offrir à l’œil un perpétuel renouveau.


Jardin Secret, 40x40, 160€
Le témoignage de Marc Rohner de Art’Prem’s pour un reportage m’a beaucoup touchée :
« À sa rencontre, l'ardente douceur de Legilles est une surprise. De la profondeur des chosesnaît un sentiment qui ondule la surface, déforme la ligne et l’efface. Même extravagant par le ton, il reste juste et sensible. La trame d’une habitude, le tracé d’un sillon, la poursuite d’un objectif, ne sont pas des toiles assez grandes pour envelopper le souffle de vie qui l’anime. Quand le regard de Legilles s’illumine, c’est à la vitesse de l’indéfini. La contraction temporelle produit un big bang d’anamorphoses couleur excentriques. Il récolte et concentre l’illimitée perception dans un univers aux tactiles dimensions.
La similitude entre le fourmillement passionnel de sa peinture et ses expressions et gestes intrinsèques est confondante. Legilles est le pôle magnétique d’où partent ses expéditions picturales, souvent déboussolées. L’idiome de sa peinture est un miroir traversé par cette lumière intime, propre aux amoureux de la vie. »


Hommage, 40x80, 220€
J’aime ses toiles, son univers, ce à quoi cela fait écho en moi lorsque je m’y absorbe. J’en ai des reproductions dans mon bureau, mais je pense réellement m’en offrir bientôt une. Et justement (j’en viens à l’idée que je voulais vous faire partager pour les cadeaux de Noël), j’ai appris qu’il faisait une expo-vente dans son atelier parisien, les 17 et 18 décembre. J’ai été surprise des prix abordables de certaines toiles : 50 euros pour certains petits formats.

Allez-y, les horaires sont serrés, et il n’y en aura pas pour tout le monde !


Voilà toutes les infos :
Pour voir son site : http://www.legilles-peintures.odexpo.com/
Pour le contacter (et trouver l’atelier si vous êtes perdus) : gilboulay@wanadoo.fr , 06.19.69.28.95
L’expo-vente : le 17 décembre de 13h30 à 17h et le 18 décembre de 14h à 17h30
ADRESSE :7 rue Sesto Fiorentino, métro Gallieni
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lundi 5 décembre 2011

Chasse aux infos pour un concours de Noël ! (cadeaux à gagner!)

Un jour je vous disais que j'allais sans doute être rédactrice pour le magazine ParceQue, qui publie un numéro tous les deux mois depuis un an. Comme ce magazine est vraiment super chouette, que le concept est très intéressant et un peu décalé, j'aimerais vous le faire un peu mieux connaitre... en espérant qu'il vous plaise et que vous ayez envie de me lire et de me soutenir lorsque je publierai mon tout premier article le 15 janvier, dans le prochain numéro, qui promet beaucoup !

Pour la nouvelle année, les illustrateurs de Parceque sont en train de concocter un petit calendrier qui sortira en tirage limité le 15 décembre, alors je veux profiter de vous en faire gagner un, ainsi que des numéros de ParceQue !


Comment ça se passe ?
Vous devez vous rendre sur le site de ParceQue et aller farfouiller dans les numéros indiqués dans l'indice pour trouver les réponses à ces questions :

1. Quelle application vous était présentée et qui rivaliserait avec Shazaam, Paris-ci, et WeatherPro dans ParceQue n°1 ?
2. De quel film s'inspire l'article sur le burlesque dans ParceQue N°2 ?
3. Dans quel N° de ParceQue les femmes sont à l'honneur et pour quelle occasion ?
4. De quel N° un peintre Palestinien a-t-il fait la couverture ?
5. De qui est l'illustration de l'article narrant les "TOC"  des rédacteurs de ParceQue dans le n°4 ?



Vous avez jusqu'au 15 décembre pour donner vos réponses en commentaire de cet article, elles seront publiées à la fin du concours.
Si vous répondez tout juste, une chance supplémentaire
de gagner si vous likez la page facebook de ParceQue ici, et que vous vous abonniez à la page Hellocoton ici.
Si vous partagez le concours sur vos divers réseaux, une chance supplémentaire ! (n'oubliez pas de me le signaler dans votre réponse! )

Parmi les bonnes réponses, trois gagnants seront tirés au sort.
1er prix : un numéro du dernier ParceQue et un calendrier
2ème et 3ème prix : un numéro du dernier ParceQue

J'espère que vous serez nombreux à participer, et pour ceux qui ne gagneraient pas, vous pourrez toujours commander les ParceQue ou les consulter sur Internet, et commander le calendrier pour la nouvelle année !

Merci à la Rédaction de ParceQue de permettre ce petit concours! 

PETIT APERÇU !
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vendredi 2 décembre 2011

Des mots, une histoire... petit exercice d'écriture 3

Les mots imposés pour l’édition 48 de Des mots, une histoire d'Olivia sont : pilier – autocollant – mistral – défaillir – canot – photo – anthropomorphisme – gazelle – soupe-au-lait – sincère – assouvir – dormir – vent – souffler – bouilloire – désir – chaleur d’hiver – animalisme – douleur

 Le livre fit un bruit sec lorsqu'elle le referma. Décidément, ce livre était trop mauvais, et l'histoire de cette idiote de Joséphine, qui maltraitait tout le monde, et surtout ce pauvre Baptiste, la rendait folle d'écœurement. Les choses ne pouvaient-elle donc jamais être simples, même dans un roman de gare à l'eau de rose ?

Elle se leva et fourra le livre dans une des grandes poches de ce manteau trop large pour elle, qui avait appartenu à son grand-père et auquel elle tenait énormément. Elle se promena sur la grève, emmitouflée jusqu'aux oreilles, le vent caressant doucement son visage. Le soleil dardait ses rayons irisés, diffusant dans son corps cette étonnante chaleur d'hiver qu'elle ne ressentait qu'ici. Elle était si bien, pour rien au monde elle ne serait retournée passer les fêtes dans ce chalet familial où, lorsqu'elle en franchissait la large porte, une bouffée de souvenirs l'assaillaient. Elle n'y était retournée qu'une fois depuis la mort de sa mère, cela lui avait suffit pour décider de n'y jamais retourner. Tout était si triste : ses soeurs qui feignaient la joie et imitaient les gestes que l'on se doit d'accomplir : décorer le chalet, faire un sapin, passer leurs journées aux fourneaux. Et son père, au caractère de plus en plus soupe au lait, qui trainait de pièce en pièce sa douleur et son air d'absence au monde. Sa mère, le pilier de la famille. Elle lui manquait tant. Des larmes inondèrent son visage, rafraichissant ses traits déformés soudain  par le chagrin et le souvenir.

Elle sortit d'une autre poche une photo qu'elle gardait toujours avec elle : c'était sa préférée. Elle la regarda tendrement : son père, sa mère et elle, dans un canot aux airs de pirogue, en Afrique, à l'affût d'une gazelle. Ils en avaient vu toute une horde boire au détour d'un coude de la rivière, quelques instants à peine après que le guide eut pris ce cliché. Elle avait été si émue par les bébés gazelles, qu'elle voyait en eux des animaux de compagnie, et même des amis. Elle avait été déchirée en apprenant que sa naïveté d'enfant lui faisait faire de l'anthropomorphisme là où il n'y avait que bêtes sauvages. Dès son retour, elle avait voulu des autocollants de gazelles, et les collait partout car c'était devenu son animal préféré. Sa maman avait été bien patiente de la laisser faire pendant toute cette période. Au souvenir d'une gazelle qu'elle avait collé sur son propre front un jour, elle rit aux éclats et essuya ses larmes du revers de la main, effaçant d'un coup sa tristesse et sa mélancolie.

Le mistral se levait, elle ajusta son col et rangea sa photo pour s'absorber toute entière dans la contemplation de cette mer calme et sombre. Elle distingua une silhouette au loin, qu'elle n'avait pas vue d'abord. En plein soleil, cet homme semblait offrir tout son corps aux mouvements des vents et aux rayons du soleil. Elle se rapprocha, ses pieds s'enfonçant dans le sable fraîchement pelleté qui exhalait une odeur d'algues. A son approche, l'homme eut un sursaut et se retourna brusquement : il était pris en flagrant délit de rêverie. Elle s'attendait peut-être à un homme d'âge mûr, mais certainement pas à cet apollon aux allures d'Indiana Jones d'une beauté indicible et saisissante. Elle s'était toujours imaginé l'homme de ses rêves ainsi : un corps massif et protecteur avec des yeux révélant une profonde douceur. Ils étaient d'une sincérité troublante.

Alors qu'ils semblaient envoutés dans ce silence de la découverte, elle se sentit défaillir sous le poids de ce regard si pur. Elle n'osait pas bouger, et sentait qu'un désir inassouvi s'était brusquement ravivé en elle. Si elle partait maintenant, elle savait ce qu'il se passerait. Elle rentrerait allumer la bouilloire qu'elle avait remplie avant de partir, prendrait un thé et irait dormir quelques heures : elle retomberait dans sa solitude si réconfortante. Mais si elle restait, un champ inimaginable des possibles s'ouvrirait. Le mystère de cet homme, son animalisme mélangé à une extrême douceur la poussèrent à sourire, et avant qu'elle eut pu émettre la phrase qu'elle avait préparée dans son esprit, il lui dit dans un murmure :
"Je crois que c'est vous que j'attendais."

PS : si vous avez raté les deux épisodes précédents, retrouvez-les ici : 1er épisode et 2ème épisode.  Vous comprendrez : tout est lié !
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jeudi 1 décembre 2011

Et si on allait voir....


Le beau Mark Strong, ennemi d'Antonio Banderas
Or Noir : Deux souverains arabes se battent pour un bout de terre qui sépare leurs deux régions : le Corridor Jaune. Comme alternative au conflit armé, ils font de ce territoire un no man’s land, et pour sceller le pacte qu’ils ont fait de ne pas tenter de s’approprier cette terre, le Sultan Amar confie ses deux fils au roi ennemi Nesib, qui va les élever avec ses propres enfants.
Le temps passe et la paix règne sur les deux royaumes, jusqu’au jour où une compagnie pétrolière découvre des gisements de pétrole d’une qualité rare…dans les sols du Corridor Jaune. Amar, attaché aux traditions et à sa parole donnée 15 ans plus tôt, refuse l’offre des Américains. Nesib, moins rebuté par le progrès et souhaitant sortir son peuple de la misère, rompt le pacte. Le conflit n’est souhaité par aucun des rois, et pourtant il s’amorce peu à peu.
Le film est imprégné de religion : aucune décision ne se fait sans consulter le Coran, et toutes les pensées sont tournées vers Allah. Les interprétations coraniques divergent souvent en fonction des besoins, des problématiques qu’il leur faut résoudre. Il n’y a pas de véritable méchant, ce qui est très rare et bien appréciable. Nous sommes simplement face à deux rois qui ont chacun leurs préoccupations : l’un de conserver intacte la tradition et le mode de vie et de penser de ses ancêtres. Amar, certes conservateur, est très sage et profondément pacifique. Pour sa part, Nesib s’inquiète de la pauvreté de son peuple et de la progression du choléra qui le décime peu à peu. On voit de quelle façon les femmes sont jalousement gardées dans les harems ,, les images sont puissantes : elles sont cloîtrées dès la puberté et ne sortent jamais sans leur burqa. Elles ne peuvent se montrer qu’à leur père ou leur mari. Je n’en dis pas plus, ceux qui verront le film comprendront de quelle scène je parle lorsqu’ils la verront.
Ce film, qui se passe dans les années 1930 dans la péninsule arabique, nous montre de façon brillante le choc des cultures qui a eu lieu à l’époque entre l’Orient et l’Occident. Un peuple, d’une part, ancré dans ses traditions et ses croyances confronté à l’image d’un autre à la recherche de toujours plus de modernité, d’argent et de confort. Ces contrastes sont très forts : voir des guerriers à dos de chameaux se battre contre des blindés en plein désert est une vision plus qu’étonnante.
Les personnages sont tous fondamentalement humains, avec leurs caractères, leurs faiblesses. Un héros imprévu va littéralement s’épanouir sous nos yeux : le fils cadet d’Amar, un rat de bibliothèque un peu grassouillet et très effacé, dans l’ombre de son imposant frère héritier. Il va devenir celui qui incarnera le pacifisme, même si cela se fera dans le sang du combat. Il prend à bras le corps son destin, et se lance dans son « voyage initiatique » de la conquête de soi, reprenant à mon sens les étapes de l’archétype du « Voyage du héros », mis en avant par l’anthropologue Josef Cambell il y a 50 ans, que je trouve passionnant. (On en parle bien mieux que moi ici ).
Auda n’est pas préparé aux combats, aux tactiques stratégiques de guerre, aux discours mais pourtant, il va parvenir à rallier toutes les tribus nomades grâce à sa foi profonde en la paix et la justice en partageant sa conviction qui l’anime et qui est devenue vitale pour sauver les peuples. J’ai trouvé la symbolique très forte : Nesib avait tenté d’acheter les chefs de ces tribus, en leur offrant de somptueux présents (fruits du commerce pétrolier) mais comme il est dit à plusieurs reprises : « un objet qui est monayable n’a aucune valeur ». Lorsque ces chefs se retrouvent face à Auda, ils sont prêts à se battre jusqu’à la mort pour cette cause.
Le film a un rythme halletant, on est plongé dedans dès le début. Tout est très clair : les relations entre chaque peuple et les enjeux que représente le Corridor Jaune. On voit la vie dans les cités mais aussi dans le désert, on prend mieux la mesure de ce que peut-être une goutte d’eau pour la survie d’un homme. On est pris aux tripes, du début à l’extrême fin. J’ai appris en sortant qu’il s’agissait d’une adaptation d’un roman : pour moi il s’agit-là d’un réel chef d’œuvre. Les lumières et la musique nous emportent aux côtés des voyageurs, des guerriers, dans leurs chevauchées sauvages à travers le désert. Rien n’est trop rapide et aucune scène n’est trop longue : Jean-Jacques Annaud m’a fait voyager pendant 2h10. Je me suis sentie une princesse orientale, reine de Saba, à la peau satinée comme la ravissante Freida Pinto, qu'on admirait dans Slumdog Millionnaire.
Une drôle de chose : un film français qui se passe en arabie, filmé en Tunisie, produit par des Qatars, joué principalement par un andalou, un lorain, un londonnien, une indienne de Bombay…
 Source images : diverses : Allociné et google
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dimanche 27 novembre 2011

J'ai oublié une partie de moi en Inde

Musique obsédante. Inde, Inde, Inde. Musique rassurante. Inde, Inde, Inde. Musique terrifiante.
Pas un jour ne passe sans que j'y pense. Que je m'y imagine. Que je ne revive les instants perdus, et pourtant vécus avec tant de difficultés. Avant de le découvrir, ce pays me paraissait être un mystère. Lorsque j'y suis allé, c'était un enfer, et maintenant que je n'y suis plus, c'est un Nirvana.. Serait-ce encore un sale tour de mon esprit, qui tourne les évènements de façon à dire "oh, ce n'était pas si terrible que ça " alors que là-bas, tout n'est que pauvreté, désolation et saleté ?
On m'avait prévenue : l'Inde est comme une poubelle géante. Oui, je l'ai constaté : les rues sont des dépotoirs puants. Et pourtant. Pourtant, là-bas, les préoccupations ne sont pas à l'hygiène excessive, mais elles sont de l'ordre du vital. Oubli du superflu : l'essentiel au coeur de l'important. Oui, là-bas, les gens sont pénibles parce qu'ils vous accostent dans la rue, veulent tout savoir de vous, sont curieux parfois de façon gênante pour nous occidentaux guindés. Et pourtant. Il doit y avoir des méchants comme partout, mais là-bas, je n'étais plus un visage parmi tant d'autres, une ombre errante parmi les ombres. Les gens sont humains, ils veulent rendre service, se sentir utiles et individuels. Enfin, je pense.
Là-bas, une heure après mon atterrissage, passée la bouffée de chaleur des 40°C à 7h30 du matin, passés les premiers émois d'être arrivée et d'avoir retrouvé mon amie, j'étais toute neuve. En une demi-journée, j'étais habituée à ce que je voyais autour de moi, des choses inimaginables ici, ou nulle part ailleurs en Occident. J'étais neuve de tout : tout est si différent que la comparaison avec le connu est impossible et impensable. Inutile. J'ai dépassé mes limites, je me suis découverte capable de beaucoup de choses, moi qui étant enfant avais peur de sortir seule dans la rue d'un quartier familial, j'ai fait des choses que je n'aurais jamais faites en France. L'Inde est un pays dangereux, terrible. Sans pitié. Et pourtant. On dirait le chaos sur terre et pourtant les lieux sont si beaux. C'est le pays des contrastes : un temple magnifique mais qui, de plus près, est jonché d'ordures dans les coins les plus improbables. C'est un pays qu'on aime et qu'on déteste, qui est attirant et repoussant, beau et répugnant.
Lorsque je me suis décidée à y aller, j'ai refusé de me cultiver sur l'Inde, sans bien savoir pourquoi. Je ne voulais avoir aucun repère, ne voir aucune photo, je ne voulais rien connaitre des lieux, des religions, des cultures, des légendes. Je connaissais géographiquement les grandes étapes de notre voyage : Delhi, Calcutta, Darjeeling, Katmandou, et une réserve naturelle quelque part au Népal. Le reste : je ne savais pas. J'y allais les yeux fermés et l'esprit grand ouvert, prête à accueillir. On m'avait raconté, 15 jours avant mon départ, que je ne devrais pas aller à Calcutta car des cadavres jonchaient les rues. J'ai refusé de vérifier. Et Calcutta s'est avéré être une ville des plus construites et civilisées des endroits que nous avons fréquentés. Même mon guide du routard, je ne l'ai pas ouvert. J'ai uniquement fait faire mon visa et les vaccins nécessaires, acheté mes billets, et j'ai attendu de rêver.
Sur place, tout n'était que cauchemar, comme je l'ai relaté dans de nombreux articles sur mon périple. Et pourtant, cet état de présence à soi et au monde me manque.

Maintenant, le besoin de me nourrir de l'histoire de ce pays se fait en moi. J'ai besoin de ne pas vivre uniquement dans mes photos et mes souvenirs embellis, mais de mieux savoir, mieux comprendre, mieux connaître.
Je regarde donc des films, comme Gandhi (que je vous recommande chaudement) et La route des Indes, je lis des livres comme "L'Inde en héritage" et "Histoire de mes assassins", et je suis des blogs, notamment celui de Chouyo, qui s'est installée à Bombay il y a 3 ans. A la lecture de ses billets, je me sens vivre auprès d'elle ces évènements qu'elle nous raconte si bien.
Je brûle d'y retourner. Je ne ressentirai peut-être plus jamais ça en y allant à nouveau, mais quelque chose en moi s'est passé là-bas. Un déclic, une découverte, une mise à nu. Et j'ai laissé une part de moi auprès de tous ces visages, tous ces paysages, tous ces voyages.

Source images : Blanche De Castille, droits réservés
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jeudi 24 novembre 2011

Des mots, une histoire : petit exercice d'écriture 2

Voilà un nouveau challenge d'Olivia Billington. Le principe ? Elle part à la chasse aux mots : on peut tous lui en proposer et le lendemain, elle nous soumet la liste de mots et : à nos plumes !
Alors je me suis lancée pour la deuxième fois. Voilà la liste de mots imposés : romance – aveugle – randonnée – faim – espoir – méthode – amplitude – four – esquisse – abyssal(e) – douceur – dramatique – armature – fraîche – retour – tentation – péché – respect – virevolter – agacé – enthousiasme – retard

De la difficulté d'être une jeune fille rangée de bonne famille

Elle s'était cachée à la fenêtre derrière la lourde tenture, la pièce plongée dans une obscurité quasi abyssale. Le parc n'était guère plus clair : on se serait même cru dans un four. C'est la raison pour laquelle ils avaient choisi de s'enfuir précisément cette nuit-là : le mince croissant de lune argenté ne dardait que faiblement ses rayons sur les arbres, les esquissant à peine. Elle attendait le signal convenu. Françoise l'avait aidée à ôter cet horrible corset dont les armatures lui lacéraient la peau par endroits. Si sa mère avait pu la voir ainsi, sur la pointe des pieds, vêtue d'un costume d'homme et sans corset, prête à s'enfuir avec ce rêveur de Baptiste, le secrétaire de son père, un seul flacon de sels n'eut pas permit de la ranimer.
Baptiste, fou amoureux de Joséphine, tel un Julien Sorel, avait offert de la sauver des mains du Baron de La Loutre, un vieux grigou qui avait obtenu la main de la fraîche jeune fille en promettant à son père des terres.
Joséphine était une de ces demoiselles de très bonne famille, lasses de tout parce qu'elles ont tout eu, totalement insensibles à la condition humaine, et voulant se divertir en reproduisant des frasques d'héroïnes qu'elles avaient lu dans quelque romance de mauvaise qualité. Baptiste n'était pour elle qu'une distraction supplémentaire. Il est vrai aussi que la vue du baron la répugnait, et que cela l'arrangeait plutôt qu'on la débarrassât de cet importun.  Elle ne pouvait se plier au respect qu'elle devait à son rang, mais au contraire elle voulait défier le monde : elle n'en pouvait plus de ces interminables randonnées protocolaire de son père, où il était de bon ton d'assister quotidiennement.
L'offre de cet illuminé de Baptiste l'avait séduite, et même enthousiasmée. Il n'avait aucun charme, mais elle verrait un peu du monde, peut-être rencontrerait-elle en route un galant homme. En attendant, si ce petit écrivaillon souhaitait jouer les chevaliers, pourquoi pas.
Mais alors qu'elle attendait le fameux signal de cet amant indésirable, au bout de l'allée des peupliers, elle en vint à mesurer l'amplitude des conséquences de son choix. Elle serait considérée comme perdue, elle vivrait désormais dans le pécher et pire ! Il se pouvait qu'elle ne mangea pas tous les jours à sa faim ! Comment avait-elle pu se montrer si aveugle ? Aucun retour à la maison, auprès de papa et maman, ne serait possible : elle vivrait dans l'errance avec ce petit secrétaire jusqu'à en rencontrer un homme qui soit réellement digne d'elle.
Elle délibéra intérieurement quelques temps, virevoltant d'une pensée sombre à une autre. Décidément, elle n'avait pas agi avec méthode : elle aurait du peser le pour et le contre plus tôt, mais tout s'était tellement précipité. Une grande lassitude s'empara d'elle : la tentation d'aller se reposer était forte. Après tout, serait-ce si dramatique de ne pas rejoindre Baptiste ? L'idée de sortir dans la fraîcheur de cette nuit d'automne la glaça. Voilà le signal. Si elle était en retard sur le plan, il s'agacerait sûrement. Elle tourna les talons, décidée à retourner se coucher. Elle en avait assez, cela ne l'amusait plus. Elle avait donné de l'espoir à ce garçon, il devait s'en estimer bienheureux.

Tandis qu'elle se glissait dans ses draps de soie, elle n'imaginait pas qu'il l'attendit toute la nuit, grelottant de froid et de tristesse, ses larmes se confondant à la pluie battante qui lui détrempait le visage. Il ne pouvait plus rentrer : il avait glissé une lettre d'explication dans le secrétaire fermé du père de Joséphine, qui la trouverait le lendemain en en ôtant le cadenas. Il pensait qu'elle avait été retardée, enfermée, indisposée, mais il n'imaginait pas que le lendemain, les traits un peu tirés par cette veille, elle demanderait innocemment : "Tiens, Papa, votre Baptiste n'est pas là aujourd'hui?"
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Où lire en paix en hiver ?

En été, c'est génial parce que lorsqu'on est dans une ville, on peut lire dans les parcs, les jardins publics, les terrasses de café. Si on est à la plage ou à la campagne, alors on est aux anges : il est possible de dévorer des bouquins absolument partout ! Mais en hiver, c'est plus problématique. Certes, on peut rester chez soi pelotonné sur le canapé, enroulé dans une couverture. Mais parfois, on a envie de changer d'air, de décors, et puis si on vit avec quelqu'un, on peut avoir envie tout simplement de s'isoler avec un bouquin sans être dérangée par l'autre ou par le chat qui vous grimpe dessus sans arrêt. Mais où aller ? Lorsque j'habitais à Toulouse, il faisait assez bon pour que je m'installe pendant deux heures au soleil, sur un banc dans le parc derrière chez moi, tel un tournesol recherchant la chaleur des rayons sur mon visage dans la fraîcheur de l'air. Mais si je fais ça à Paris, je me transforme en Princesse de Glace au bout de trois pages. Alors ce que je fais, maintenant, c'est que je vais dans des salons de thé. J'y allais aussi avant, mais dorénavant j'y vais avec l'objectif d'y passer l'après-midi et de lire tout mon soul pour rentrer chez moi fraîche et sereine. Il m'arrive aussi de ne pas être sauvage et d'emmener mes amis partager un thé et une gourmandise dans un endroit chaleureux, bien sûr !

Ces endroits, il faut les dénicher. J'en ai adopté un dont m'avait parlé Magic Alice cet été. En plein cœur de Paris, près de Notre-Dame et de Gibert Jeune : le Tea Caddy, rue Saint-Julien-Le-Pauvre. Entrez là, et vous serez plongés dans une ambiance et un univers typiquement british. Normal : le lieu a été fondé en 1928 par une Anglaise qui voulait sans doute retrouver le charme britannique à Paris. Tout y est : des boiseries sombres qui donnent une atmosphère feutrée grâce aux petites lampes aux abat-jours diffusant une lumière chaude aux vitraux anciens, en passant par un petit mobilier en bois très confortable. Passez la grosse porte ancienne et demandez si la petite table tout de suite à gauche est libre. Installez-vous sur la banquette qui tourne le dos à la rue mais qui vous placera de sorte que vous pourrez vous délecter à loisir de ce joli décor.

Commandez un thé à votre convenance, ils sont tous très bons et parfumés. Demandez aussi des Scones du Devon, vous ne serez pas déçus un instant, croyez moi.
La salle n'est pas bruyante : les buveurs de thé dégustent et parlent en chuchotant, ce qui est bien agréable quand on voit le bruit qu'il y a des les cafés de nos jours, avec la musique toujours trop forte.

Le service est rapide, efficace et aimable : on vous apportera votre commande dans de la jolie vaisselle ancienne et, non, vous ne rêvez pas : on vous apporte bien un pot d'eau chaude pour remplir à nouveau votre jolie petite théière colorée une fois la première tasse bue ! D'habitude, il faut redemander au moins deux fois, et souvent, on vous facture un pot d'eau à peine chaude. Là, c'est parfait.

Les Scones du Devon sont absolument délicieux : faits maison (tout comme les confitures), ils ont été préparés pour nous, avec amour, cela se sent bien, ainsi qu’avec de la Clotted Cream légère et crémeuse comme il faut, et de la confiture de fraise maison qui vous ravira les papilles.
Et là, tout est parfait : vous pouvez lire dans cet endroit chaleureux et discret, recommandant du thé si besoin, aussi longtemps que vous le souhaitez (enfin, ils ferment tout de même à 19h), selon vos envies. On pourrait y passer des week-ends entiers tellement c'est agréable. J'avoue que lorsque je vais à Londres, je cherche presque désespérément ce genre d'endroit et je n'en ai toujours pas trouvé : peut-être faut-il aller dans la campagne anglaise pour dénicher une ambiance pareille, ou se pourrait-il finalement que les salons de thé british ne soient qu'une invention qui n'existe pas en Angleterre ?

Bien entendu, si vous n'aimez ni le thé ni les Scones, vous pouvez toujours aller vous y réfugier pour lire, et je suis sûre que vous trouverez quelque chose à vous mettre sous la dent qui sera très bon !

Source images : Weheartit, Tea Caddy, Goosta
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lundi 21 novembre 2011

Oh my God, que personne ne bouge : on m’a volé ma bouteille de lait au boulot


Vous savez certainement que je suis une grande buveuse de thé. En réalité, je ne bois presque plus d’eau, même en été.
Je trouve cette douce chaleur très rassurante, lorsque je bois une tasse de thé, je me calme, plus rien n’existe, et cela me permet d’être quasi-instantannément dans un état d’extrême bien-être.
Mon moment de thé, comme je l’appelle, c’est comme une cérémonie, un moment de célébration à lui seul. Je suis très fidèle à certains thés et j’aime y mettre une quantité très particulière de lait, à un tel point que c’est à la goutte
près, et alors je sais à l’avance quel goût merveilleux aura mon thé. Un vrai plaisir. Du coup, j’ai des réserves de bouteilles de lait à mon bureau, que je planque dans mes tiroirs, et j’ai toujours une bouteille en cours dans le frigo.
Cette avant-dernière semaine était assez chargée et stressante et pas mal de choses ont été difficiles à gérer et coordonner. Il y a donc eu des moments où j’ai vraiment eu besoin de ma dose de thé bien chaud, pour me calmer, me recentrer et me ressourcer.
Jeudi, je prends mon thé Marco Polo de chez Mariage, je vais pour me faire bouillir de l’eau à la cuisine, et lorsque j’ouvre le frigo : HORREUR ! Mon lait n’y était plus ! Pourtant, la veille, il en restait plus de la moitié de la bouteille ! J’ai essayé de ne pas céder à la panique, de mieux chercher, d’aller à la cuisine de l’autre étage vérifier qu’elle n’ait pas été déplacée « par inadvertance ». Rien, nulle part. La fureur commençait à bouillir en moi, surtout que ma réserve dans mes tiroirs était vide, et je voulais mon thé au lait tout-de-suite-maintenant ! J’ai vu noir, rouge, toutes les couleurs. Je suis repartie vers mon bureau, prête à envoyer un mail incendiaire à toute l’entreprise… et puis je me suis dit « une stagiaire qui s’enflamme pour si peu, ça risque de ne pas être génial pour la suite. » Alors j’ai essayé de me raisonner que non, ce n’était pas une attaque personnelle et que oui, en effet, on s’était déjà servi dans ma bouteille mais sans savoir que c’était à moi. Pour compenser, j’ai trouvé des petites capsules de faux lait qu’on donne dans les trains, mais franchement ça a gâché mon thé.
J’étais en pleine organisation d’événement avec la responsable RH, et j’avais une réunion avec elle juste après alors je lui ai dit : « non mais tu te rends compte ! On m’a volé ma bouteille de lait : c’est vraiment une dure semaine ! ». Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’elle m’a répondu, qui m’a donné envie d’hurler de rire et de rage : « Tu sais, un jour, je savais que je n’aurais pas le temps d’aller chercher à déjeuner, donc je me suis préparé un tupperware chez moi. En arrivant au frigo, impossible de le retrouver. J’ai cherché partout, même dans mon sac. Je me suis dit que bêtement, je l’avais laissé chez moi. Et une heure après, en retournant dans la cuisine, j’ai vu mon tupperware sale et vide près de l’évier. » On lui avait volé et mangé son déjeuner, et en plus, le voleur n’avait même pas lavé sa boite, quel toupet !
Je trouve que les gens qui font ça sont vraiment très cruels, ils n’ont aucune idée de ce que peut parfois représenter un déj que l’on se prépare (ou une simple de lait !) : quand je vais voir ma mère, elle me donne toujours plein de trucs trop bons et préparés avec amour pour mon repas du lendemain au travail : si quelqu’un me mangeait ça impunément, j’aurais des pulsions de meurtre je crois.
Et vous, ça vous est arrivé (de vous faire piquer votre déj au bureau, ou pire : d’être celui qui pique quelque chose à ses collègues, insidieusement, dans le frigo) ?

(source images Weheartit et Blanche de Castille)
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