mardi 21 janvier 2014

Une soirée à la bougie

Je rentrais d'une longue journée faite de cours de tango et de promenades. Il était 20h, la journée avait étrangement commencé mais jamais je ne me serais attendue à la soirée qui allait suivre. En entrant dans la cuisine je suis tombée sur ma colocataire mexicaine en pleine préparation d'un diner excellent (elle étudie la gastronomie, c'est plutôt sympa d'avoir un tel cordon bleu a la maison!) et ma logeuse, très mal en point suite à un gros accident de voiture de la veille. Je voulais dormir un peu avant de partir danser. Mais je me suis installée là et n'ai pratiquement pas bougé de ma chaise jusqu'à 4h30 du matin. En discutant, l'envie de danser est retombée, et je pensais profiter de cette soirée pour avancer mon mémoire de fin d'études (à rendre dans 15 jours...). Mais une coupure d'électricité généralisée du quartier s'est déclenchée. Il faisait une chaleur incroyable malgré les ventilateurs grinçant, et lorsqu'ils se sont coupés, nous plongeant dans le silence qui accompagnait les ténèbres, nous en étions presque à nous allonger sur le carrelage de la cuisine pour avoir une sensation de fraîcheur. Bougies et lampes torches ont apporté un peu de lumière pour poursuivre joyeusement notre passionnante conversation. Notre logeuse était partie ailleurs dans là appartement et nous étions, ma colloc et moi, en train de tranquillement refaire le mode alors qu'on sentait l'angoisse monter dans le salon. Tout a coup ont surgit dans la cuisine des voisins en panique et six pompiers bottés et casqués. Dans l'ascenseur principal, qui donne dans le salon,étaient coincés un couple et un gros chien (l'ascenseur fait un mètre carré) au niveau de notre étage. Tout l'immeuble s'est donné rdv là, de nombreux corps aux visages quasi non identifiables dans l'obscurité on fait leur apparition.  Notre logeuse s'est armée d'une palette à coupe les gâteaux pour tenter d'ouvrir les portes de l'ascenseur (très vielle chose bringuebalante). Y aller n'aurait servi a rien, il étaient plus de dix la-bas. Ont défilé le portier, toujours très bien mis et qui s'est présenté en caleçon-chaussettes-tongs-débardeur, sa femme avec des bigoudis dans les cheveux et en petite tenue, une voisine argentine qui s'est mise à me parler dans un français impeccable et s'est avérée être la traductrice de J.L.Borges, le père de la jeune fille coincée, torse nu et en panique. Tout cela ajouté à l'état de l'appartement : la chambre que je loue était une sorte de remise où s'accumulaient des monceaux de choses qui stagnent dans le salon. C'était absolument improbable, digne de Ionesco. Nous deux, complètement déconnectées du chahut ambiant, demandant à chaque personne qui passait si on pouvait servir à quoi que ce soit là-bas, et distribuant des verres d'eau... Le comique de situation fut à son comble lorsque les rescapés ont enfin fait irruption avec le chien dans la cuisine plongée dans le noir. 
Apres toutes ces rencontres impromptues et ces émotions fortes, l'électricité est revenue et il a fallu gérer le besoin d'écoute et d'attention de nos logeurs, complètement traumatisés par leur accident après lequel ils ne sont pas allés en observation à l'hôpital (malgré des côtés cassées, des hématomes et des chocs sérieux à la tête). On a eu beau insister, impossible de leur faire accepter l'idée d'appeler une ambulance. Une chose est certaine : ma colloc et moi, on a de drôles de souvenirs en commun ! 
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